- Violence et nationalisme, Paris, Odile Jacob, 2006
La violence est le plus souvent moralement condamnable et légalement condamnée dans les sociétés qui aspirent à un minimum d’harmonie et de développement. Il est pourtant certaines violences qui demeurent louées par ceux qui les pratiquent lorsqu’ils prétendent en user au nom d’une transcendance qui absout de tous les excès. Violence de classe hier, violence fondamentaliste et violence nationaliste aujourd’hui, opposent complaisamment la grandeur de leurs justifications aux horreurs qu’elles suscitent.
En brassant de multiples exemples allant des révoltes nationalistes en Europe (Corse, Euskadi, Ulster) à l’islamo-nationalisme du Proche-Orient, de l’Afrique des grands lacs aux déchirures ethniques dans les Balkans, des résistances dans le Caucase aux émeutes organisées en Inde, en passant par le nationalisme d’Etat, l’auteur décrypte la réalité souvent prosaïque des ambitions des nationalistes violents. Derrière les habiles discours de légitimation de la « grandeur nationale », se dévoilent des ambitions de pouvoir, des volontés hégémoniques, des rivalités intéressées mais aussi un profond désir de réenchantement d’une modernité jugée trop terne. Si les expériences nationalistes comme les niveaux de violence divergent, les moteurs de l’engagement dans l’activisme communautaire sont bien souvent semblables.
Les liaisons dangereuses qu’entretiennent violence et nationalisme ne sont pas toujours très lisibles. Le flirt peut sembler séduisant à certains idéalistes. Il est rare qu’il le demeure pour le plus grand nombre
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Du papier à la biométrie. Identifier les individus, Paris, Presses de science po, 2006
La biométrie est présentée aujourd’hui comme la solution technologique la plus appropriée pour faire face aux menaces inédites auxquelles l’Occident est (ou serait) confronté. Dans ce contexte, ce livre vient rappeler l’effort constant de l’État pour mieux identifier les personnes à des fins policières, administratives et politiques. De l’Ancien Régime à la France contemporaine, en passant par la Troisième République ou Vichy, l’ouvrage retrace le cheminement mouvementé et les enjeux des processus d’identification. Il montre que depuis la période absolutiste, l’État s’est efforcé de fixer sur papier sa propre population, des marginaux jusqu’aux citoyens les mieux intégrés. Les auteurs font également la lumière sur les pratiques de l’encartement de certaines catégories d’individus, dans l’URSS stalinienne ou l’Europe des Trente Glorieuses. On retiendra le cas des étrangers, dont la mise à l’écart administrative contribue à délimiter l’espace national tout autant qu’à prévenir de périls supposés. Mais l’encartement des individus ne se fait pas sans heurts. Des initiatives régionalistes au refus britannique d’une mise en carte des citoyens, les résistances à l’homogénéisation nationale par le papier sont constantes. A l’heure où la tracabilité des personnes à travers le réseau Internet et l’apparition de la biométrie s’imposent comme des exigences sécuritaires, la défiance envers l’encartement ne fait que commencer…
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La France rebelle, Paris Michalon, 2006
Cette somme de près de 700 pages regroupe tous les mouvements contestataires qui agitent la France des années 2000. Depuis la contestation autonomiste (corses, basques, bretons...) jusqu'aux mouvements défendant une autre façon de vivre collectivement en passant par les formations et groupes politiques radciaux, aux mouvements des "sans", aux acteurs contestataires syndicalisés, aux mouvements qui proposent une expertise permettant de "combattre l'expertise libérale", vous trouverez ici un panel complet de la France contestataire de ce début de siècle. Ce sont 23 spécialistes qui signent ce travail de présentation des mouvements et organisations contestataires, unique et fortement problématisé, précédé d'une longue introduction qui fait le bilan de la rébellion en France. Un index de plus de 20 pages permet de retrouver facilement les figures de la contestation contemporaine.
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La question corse, Bruxelles, Complexe, 1999
La vie politique en Corse est dominée depuis une trentaine d’années par la place croissante que prennent en son sein les nationalistes clandestins. A l’image de leurs modèles basques ou irlandais, les militants du FLNC, soutenus par une partie circonscrite de la population, affirment par la violence leur refus de l’Etat français et la défense d’une identité culturelle singulière. La lutte armée, faite d’attentats à l’explosif et de démonstrations de force, semble inscrire le mouvement nationaliste corse dans une filiation anticolonialiste qui trouve sa source de l’autre côté de la Méditerranée. Mais les images de la violence produisent des amalgames séduisants qui ne convainquent réellement que ceux qui en vivent, des deux côtés de la caméra.Cet ouvrage retrace l’histoire de la question corse, de l’émergence d’un malaise identitaire à l’apparition des premiers mouvements contestataires, autonomistes puis nationalistes radicaux. Il s’intéresse aux organisations clandestines, à ces hommes de l’ombre portés à la lumière par de complaisantes relations avec les média, aux formes de la violence, aux discours qui la soutiennent, à la profonde imbrication locale du « combat indépendantiste ». Il constate enfin la crise du mouvement clandestin, traversé de multiples scissions et désormais contesté par ceux au nom duquel il prétend combattre. Au delà des discours de condamnation ou de glorification de l’action armé, ce livre pose la question de la réalité d’une lutte séparatiste en Corse.
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Le silence des armes ?, Paris, La documentation française, 1999
Terroristes ou patriotes, quelques soient les appellations, les militants nationalistes corse, basque ou irlandais partagent une même prétention à s’affranchir, par la violence, de la tutelle étatique. Depuis près de trente ans, les conflits séparatistes agitent une Europe qui semblait ne plus devoir craindre sur son sol la violence militaire. Les récents accords de paix en Irlande du Nord ainsi que la trêve unilatérale annoncée par ETA en Espagne, ont momentanément fait taire la politique des armes. Comme en Corse, secouée par l’assassinat du préfet Erignac, les militaires paraissent céder leur place aux politiques, tendant une main mal assurée au « colonisateur » tellement décrié. Ce livre offre un regard croisé sur ces trois expériences de lutte, insistant tout particulièrement sur l’usage de la violence, pensée par ses protagonistes comme une continuité de la politique, par d’autres moyens. Au delà des organisations clandestines, c’est l’ensemble des acteurs, partie à la configuration de l’affrontement, qui sont présentés : groupes paramilitaires « étatistes », organes policiers, associations de soutien à la lutte, société civile... C’est enfin la dimension européenne qui est soulignée. Nouveau cadre de référence pour un régionalisme policé ou menace bureaucratique aux yeux des mouvements d’inspiration tiers-mondiste, elle est également l’actuel terrain d’expression de l’horreur nationaliste. L’éveil d’une politique ségrégationniste au Kosovo offre un ombrageux miroir aux séparatismes de l’Ouest. Gageons qu’ils ne s’y reconnaîtront pas.
------------------------------------------------------------------------------ Alors que les phénomènes de violence paraissent de plus en plus prégnants dans l’actualité quotidienne, cet ouvrage cherche à en comprendre les logiques et à en préciser les limites. Parler de la violence n’a en effet guère de sens tant ce vocable réunit sous un même terme des phénomènes très différents : violence politique et internationale, violences guerrières, terrorisme et massacres de masse, violences totalitaires, violences sociales, violences interindividuelles, les manifestations de la violence sont plurielles et souvent très différentes. Que dire encore des phénomènes décriés de violence symbolique ? Cet ouvrage ne choisit nullement d’étudier une forme au dépend d’une autre mais ambitionne justement de toutes les passer en revue. Pour autant il ne s’agit pas ici d’observer les différents phénomènes violents de façon successive mais au contraire de mettre à nu les logiques communes d’adhésion à la violence (pourquoi devient on violent ?), de déroulement des violences (comment s’opère le passage à l’acte ?) et de transformation de ces phénomènes (la violence évolue-t-elle ?). L’Etat, les contestataires sociaux, les individus délinquants, les opposants politiques tous utilisent une violence exprimant soit une colère et une insatisfaction, soit une ressource politique ou parfois même une identité collective. Même ceux qui répugnent à l’utiliser (Les régimes démocratiques) usent toujours in fine de la menace de la violence pour asseoir leur autorité.
Ce manuel de culture générale est en fait un manuel de culture politique et sociale à destination des étudiants ou candidats à un concours de catégorie A ou B. Conformément à la réforme des concours de la fonction publique de 2008, ce manuel porte principalement sur des sujets relatifs à l'Etat, aux politiques publiques, à la pensée politique ou aux grandes controverses sociales ou politiques. On y trouvera 20 leçons portant sur l'Etat, la nation, la citoyenneté, les droits de l'homme, la gouvernance, l'Europe, les crises, les médias et le politique, la justice, les grandes doctrines politiques, les génocides, les totalitarismes, la mondialisation, les partis politiques, la religion, l'écologie et la technologisation sécuritaire. Ce manuel complètera également habilement un cours de science politique de première année. Sous ma direction ont contribué à ce manuel dix chercheurs issus de l'université de Versailles Saint Quentin (laboratoires carpo et cesdip).
Les violences politiques en Europe. Un état des lieux, Paris, La découverte, 2010 (co-dir : X Crettiez et L. Mucchielli)
Cet ouvrage réunit une quinzaine de chercheurs français mais aussi britannique, espagnol, italien et allemand autour de la question des violences politiques. L'ouvrage se compose de cinq grandes parties traitant successivement les violences idéologiques extrêmistes de droite ou de gauche ainsi que la violence islamiste, les violences nationalistes en Ulster, Euskadi et Corse, les violences émeutières des quartiers populaires ou des arênes sportives, les violences d'Etat qu'elles soient policières et physiques ou administratives et symboliques et enfin d'une dernière partie méthodologique sur le thème de la violence (son rapport à la sociologie des mouvements sociaux et la question de la violence en période de transition de régime). Publié dans la collection Recherche des éditions la découverte, ce livre synthètise un colloque international réunissant sociologues, historiens et politistes sous l'égide du programme Crimprev qui s'est tenu à Nice en 2008.
Dictionnaire de science politique, Paris, Sirey, 2010
Ce dictionnaire paru en 2010 a été co-écrit par David Alcaud, Laurent Bouvet, Jean Gabriel Contamin, Xavier Crettiez, Stéphanie Morel et Murielle Rouyer. Adapté aux étudiants de première année de droit, aux étudiants des IEP et à ceux qui préparent les concours de la fonction publique, ce dictionnaire présente plus d'une centaine d'entrées, couvrant les notions essentielles de la science politique. Une bibliographie et des auteurs de référence complétent chaque fiche.
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